index
 Vacances
 Vente
 Films
 Mon service militaire
 Contact
 Histoire

5  HISTOIRE

5.1  Le Mexique précolombien  

La pyramide du Soleil — vue à partir de la pyramide de la Lune — à Teotihuacan, la métropole précolombienne située près de l'actuelle ville de Mexico.

Cité maya de Tulum (Mexique) Située dans la région du Yucatán, la cité de Tulum fut construite au XIIIe siècle. En arrière-plan, on distingue les temples de Frescoes et de Castillo.

Temple maya de Chichén Itzá (Mexique) La civilisation maya, l'une des plus remarquables civilisations précolombiennes, connut son apogée vers le VIe siècle apr. J.-C. Établis, au Mexique, dans les États actuels de Veracruz, du Yucatán, de Campeche, de Tabasco et du Chiapas, les Mayas érigèrent de puissantes cités-États, qui étaient également d'importants centres cérémoniels. Chichén Itzá fut l'une des principales cités de la période postclassique (Xe-XVIe siècles). Les pyramides, souvent surmontées de temples et dominant de grandes places, présentaient une façade en blocs de pierre taillés et un escalier assez raide sur un ou plusieurs côtés.

Rivera (Diego), la Civilisation tarasque Les Tarasques, peuple amérindien du nord-est du Mexique (Michoacán), développèrent une civilisation indépendante des Aztèques autour de Tzintzuntan, sur le lac Patzcuaro. Aujourd'hui, ils vivent de l'agriculture, de la pêche et de l'artisanat (tissage, laque) dans les régions montagneuses à l'ouest de Morelia et du lac Patzcuaro, et au nord d'Uruapen.
 
Les premiers occupants de l’actuel Mexique sont des chasseurs pratiquant la cueillette, comme en témoigne l’homme fossile de Tepexpan, daté de 13000 à 10000 av. J.-C. La première grande civilisation mexicaine, les Olmèques (2000-500 av. J.-Cse développe grâce à la sédentarisation autorisée par la culture du maïs. La période 250-950 apr. J.-C. est marquée par la civilisation de Teotihuacan, qui réalise l’unification de toute la vallée de Mexico. Les Zapotèques, établis dans l’actuel État d’Oaxaca, construisent plus de deux cents centres urbains. La civilisation maya, l’une des plus remarquables civilisations précolombiennes, connaît quant à elle son apogée vers le VIe siècle apr. J.-C. et se distingue par la construction de puissantes cités-États. Un autre groupe, les Toltèques (des guerriers), descend du nord et crée au Xe siècle un empire dans le centre du pays. Les Toltèques fondent leur capitale à Tula développent une remarquable civilisation, comme l’attestent les ruines de superbes monuments.

5.2  L’empire Aztèque

Au XIe siècle, les Toltèques sont vaincus et dispersés par les multiples invasions des Chichimèques, tribus nomades venues du nord. Les Aztèques ou Mexicas, la tribu dominante des Chichimèques, finissent par dominer tout le plateau central du pays. Itzcoatl, leur premier empereur, étend l’influence aztèque sur tout le territoire. Cette civilisation, particulièrement développée aux niveaux intellectuel et artistique, devient ainsi la puissance dominante du XVe siècle. Les Aztèques construisent de grandes villes et développent une organisation sociale, politique et religieuse complexe.

Le premier explorateur qui visite le territoire mexicain, Francisco Fernández de Córdoba, découvre en 1517 la trace des Mayas au Yucatán. Hernan Cortés débarque au Tabasco en 1519 et fonde Veracruz. Il entre ensuite sans résistance dans Mexico et est nommé gouverneur et capitaine général par Charles Quint en 1522.

5.3  La période coloniale

En 1535, la nouvelle vice-royauté de la Nouvelle-Espagne est au vice-roi Antonio de Mendoza. Jusqu’en 1821, soixante et un vice-rois espagnols devaient se succéder. Ils étendent le pays vers le nord (conquête du Nouveau-Mexique en 1598) et vers le sud. Cette époque reste marquée par l’exploitation des Indiens, pratiquement réduits à l’esclavage.

L’Église catholique, qui institue un tribunal de l’Inquisition à Mexico en 1571, exerce un pouvoir absolu par l’intermédiaire des ordres franciscains, augustins, dominicains et jésuites, arrivés au Mexique avec les conquistadores.

Les tensions nées de la croissance économique et sociale et le mécontentement des classes moyennes lié aux réformes administratives de 1786 prennent de plus en plus d’importance. Le pays subit également les effets des idées libérales de la Révolution française de 1789 et de l’occupation de l’Espagne par les troupes napoléoniennes en 1808.

5.4  L’indépendance

Le 16 septembre 1810, un curé, Miguel Hidalgo y Costilla, lance le mouvement pour l’indépendance. L’insurrection est écrasée par l’armée loyaliste, qui fait exécuter Hidalgo en 1811. Mais le mouvement se poursuit sous la direction d’un autre curé, José María Morelos y Pavón. L’indépendance est proclamée en 1813 par le congrès de Chilpancingo et devient officielle en juillet 1821 à la signature du traité de Córdoba par l’ancien général royaliste Agustín de Iturbide et O’Donojù, le dernier vice-roi.

5.5  Empire et République

En 1822, Iturbide se fait proclamer empereur du Mexique mais est renversé en mars 1823 par un officier, Santa Anna, qui instaure la république en 1824. Le pays connaît dès lors une période de troubles pendant laquelle alternent, jusqu’en 1855, les dictatures militaires de Santa Anna et des présidences civiles.

5.6  La guerre avec les États-Unis

Cette période de trouble va permettre au Texas, alors contrôlé par le Mexique, de proclamer son indépendance en 1836, sous la conduite de Sam Houston. Le Mexique est alors entraîné dans une guerre désastreuse avec les États-Unis et en sort vaincu, abandonnant, selon les termes du traité de Guadalupe Hidalgo du 2 février 1848, toute la moitié nord du pays.

5.7  La guerre du Mexique et l’Empire

Benito Pablo Juárez, grand dirigeant libéral indien, devient président de la République en 1858. Il décida de suspendre les dettes extérieures contractées par les gouvernements précédents. Irritées par son décret, la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne décident d’agir conjointement pour protéger leurs investissements. Une expédition commune occupe Veracruz en 1861 mais, dès 1862, les ambitions coloniales de Napoléon III deviennent évidentes, et les Britanniques et les Espagnols se retirent. Les troupes françaises pénètrent dans Mexico en juin 1863. Juárez et son gouvernement s’enfuient, Napoléon proclame l’Empire mexicain et en offre la couronne à Maximilien, archiduc d’Autriche (1864-1867). La France, sous la pression des États-Unis, doit rapidement se désengager et l’armée de Juárez reconquiert le pays lorsque les troupes républicaines du général Porfirio Díaz occupent Mexico. Maximilien, assiégé à Querétaro, doit se rendre et est fusillé. Juárez doit ensuite faire face à de nombreuses révoltes, dont celle de Díaz, battu aux élections de 1871. Sebastián Lerdo de Tejada succède à Juárez à la mort de celui-ci en 1872. Il est renversé en 1876 par Díaz, qui devient président en 1877.

5.8  La dictature Díaz

Le Mexique doit subir la dictature de Porfirio Díaz jusqu’en 1911, avec une seule interruption entre 1880 et 1884. Le pays connaît alors un important développement économique et commercial (construction d’usines et de voies ferrées, amélioration des ports, aménagement urbain, etc.). Beaucoup de ces entreprises sont financées et dirigées par des étrangers, ce qui provoque le mécontentement des Mexicains.

En 1908, Díaz annonce qu’il accepte la présence d’un candidat d’opposition aux élections de 1910 : les libéraux choisissent Francisco Indalecio Madero, qui devient le leader de la révolution populaire après la réélection de Díaz en 1910. Celui-ci doit démissionner en 1911 et quitte définitivement le pays.

5.9  La Révolution mexicaine

Emiliano Zapata THE BETTMANN ARCHIVE 
 
Madero, élu président en 1911, ne peut mettre fin aux remous politiques et militaires qui agitent le pays. D’autres rebelles, dont Emiliano Zapata et Pancho Villa, refusent totalement de se soumettre à son autorité. En 1913, Victoriano Huerta, chef de l’armée de Madero, conspire avec les chefs rebelles, s’empare de Mexico, prend le pouvoir et fait assassiner Madero. De nouvelles révoltes armées, sous la direction de Zapata, Villa et Venustiano Carranza, éclatent et Huerta s’enfuit en 1914. Carranza prend le pouvoir la même année et Villa lui déclare immédiatement la guerre. En août 1915, une commission représentant huit pays latino-américains et les États-Unis reconnaît Carranza comme l’autorité légale du Mexique. Les chefs rebelles, à l’exception de Villa, baissent les armes. Zapata est assassiné en 1919, et Villa poursuit ses révoltes jusqu’en 1920.

La Constitution, promulguée en 1917, et comportant des mesures relatives au travail et à la protection sociale très radicales pour l’époque, prévoit des réformes destinées à restreindre la possession des mines et des terres par les étrangers. Carranza, élu président cette même année, ne met pas en place toutes les mesures constitutionnelles et les troubles persistent. Carranza irrite les compagnies pétrolières étrangères en déclarant que le pétrole est une ressource naturelle mexicaine inaliénable et en imposant des taxes sur les champs pétrolifères ainsi que sur les contrats signés avant le 1er mai 1917. En 1920, trois généraux, Plutarco Elías Calles, Álvaro Obregón et Adolfo de La Huerta, se rebellent contre le président. Carranza est tué et Obregón accède au pouvoir.

5.10  Naissance du Parti national révolutionnaire

En 1923, les États-Unis apportent leur soutien au régime Obregón lors d’une révolte avortée menée par Adolfo de La Huerta. En 1924, Calles est élu président et commence à mettre en place des réformes constitutionnelles, principalement agraires, tandis que ses réformes religieuses rencontrent une forte opposition. L’Église refuse de reconnaître les mesures de laïcisation et les relations entre l’Église et l’État deviennent tendues.

Réélu président en 1928, Obregón est assassiné plusieurs mois plus tard par un fanatique religieux. En 1932, sous la présidence d’Abelardo L. Rodríguez, le Parti national révolutionnaire (actuel PRI), le parti officiel du gouvernement, établit un programme de six ans pour « un système économique coopératif inclinant vers le socialisme » qui prévoit la saisie des champs pétrolifères appartenant aux étrangers.

Le programme du PNR est mis en place en 1934 avec l’élection de Lázaro Cárdenas, qui met l’accent sur les réformes agraires, la protection sociale et l’éducation. En 1938, le gouvernement mexicain exproprie les biens des compagnies pétrolières étrangères et crée la Pemex pour administrer l’industrie nationalisée. Le Mexique est alors contraint de signer des accords de troc avec l’Italie, l’Allemagne et le Japon, mais le commerce pétrolier avec ces nations est interrompu par la Seconde Guerre mondiale.

La politique de « bon voisinage » avec les États-Unis, impliquant une coopération commerciale et militaire, domine ensuite la vie mexicaine sous le mandat d’Àvila Camacho (1940-1946).

5.11  La Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre

Le Mexique suspend ses relations diplomatiques avec le Japon le 8 décembre 1941 et avec l’Italie et l’Allemagne trois jours plus tard. Le 22 mai 1942, le Congrès mexicain déclare la guerre à ces trois pays. En juin, le Mexique signe la déclaration de l’ONU, et une complète coopération militaire avec les États-Unis prend effet en 1943.

En juin 1945, Le Mexique devient officiellement membre de l’ONU. En 1946, Miguel Alemán Valdés succède à Àvila à la présidence. Il continue à entretenir des relations étroites avec les États-Unis. En mars 1949, pour la première fois depuis les expropriations de 1938, deux compagnies pétrolières américaines reçoivent la permission d’effectuer des forages sous le contrôle de la Pemex. Le parti du gouvernement, rebaptisé Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), remporte une large victoire aux élections législatives du 3 juillet 1949.

En 1951, la question des Mexicains émigrant aux États-Unis pour trouver un travail saisonnier devient un sujet d’inquiétude pour les deux gouvernements. Des accords officiels prévoient l’entrée légale d’un nombre annuel défini de travailleurs ; néanmoins, environ 1 million de Mexicains doivent traverser illégalement la frontière chaque année.

Adolfo Ruiz Cortines, candidat du PRI, est élu président en 1952, et Adolfo López Mateos lui succède en 1958. Un amendement constitutionnel controversé donnant au gouvernement le pouvoir d’obliger les employeurs à partager les bénéfices avec les travailleurs est approuvé en 1962.

5.12  Le PRI, de Gustavo Díaz Ordaz à Ernesto Zedillo
 
Le candidat du PRI, Gustavo Díaz Ordaz, est élu le 5 juillet 1964. Cette même année, le Mexique refuse de se soumettre à une décision de l’Organisation des États américains de suspendre ses relations diplomatiques avec Cuba, et les États-Unis suspendent leur programme d’importation de travailleurs saisonniers mexicains, ce qui met fin à une importante source de revenus pour le pays.

En 1966, le président Díaz Ordaz annonce un plan de développement et de planification économique de cinq ans. Deux ans plus tard, le gouvernement doit faire face à des manifestations estudiantines violentes qui menacent l’organisation des jeux Olympiques de Mexico en octobre 1968, et qui sont réprimées dans le sang. L’agitation se poursuit dans les années soixante-dix.

En 1970, Luis Echeverría Álvarez, candidat du PRI, devient président ; il poursuit une stratégie plus équilibrée de croissance économique et introduit des mesures destinées à réduire le contrôle de l’économie par les étrangers et à accroître les exportations. Les liens avec les États-Unis se relâchent et Echeverría négocie des accords économiques avec plusieurs pays d’Amérique latine, le Canada et la Communauté européenne ; il négocie également un accord avec le Conseil d’assistance économique mutuelle, parrainé par l’URSS. L’économie mexicaine connaît une croissance annuelle régulière de 6,3 p. 100 entre 1970 et 1974 mais, dès 1975, la croissance diminue et l’inflation augmente. Pour tenter de réduire la dette extérieure du pays, le gouvernement dévalue le peso de plus de 50 p. 100 en 1976. Cette même année, la découverte de larges réserves de pétrole brut dans les États de Campeche, Chiapas, Tabasco et Veracruz représente une source de développement économique potentiel.

Le candidat du PRI, José López Portillo, est élu à la présidence en 1976. Il poursuit une politique d’austérité économique en appelant les travailleurs à modérer leurs revendications salariales et les patrons à maintenir des prix bas et à accroître leurs investissements. Dans le domaine des affaires étrangères, López Portillo resserre les liens avec les États-Unis en 1977 et rétablit des relations diplomatiques avec l’Espagne.

La production de pétrole double pendant la seconde moitié des années soixante-dix et ce résultat, associé à l’augmentation substantielle des prix, permet au Mexique de s’affranchir partiellement de la tutelle des États-Unis.

En 1982, Miguel de la Madrid Hurtado est élu et succède au président López Portillo. Au milieu des années quatre-vingt, l’augmentation rapide de la dette extérieure et la baisse du prix du pétrole plongent le Mexique dans de graves problèmes financiers. Dans un climat d’irrégularité, le PRI se déclare vainqueur des élections parlementaires de 1985. Cette année-là, un tremblement de terre dévastateur (plus de 7 000 victimes) ne fait qu’aggraver la situation financière du pays. Carlos Salinas de Gortari, candidat du PRI, est élu en 1988, malgré des accusations de fraudes électorales. La même année, l’ouragan Gilbert dévaste la péninsule du Yucatán ; le montant des dégâts est estimé à 880 millions de dollars. 
 
En 1989, le gouvernement Salinas accélère la privatisation des entreprises nationalisées et prend des mesures pour inciter les étrangers à investir en leur permettant de contrôler entièrement les entreprises. En décembre 1992, Salinas, le président des États-Unis George Bush et le Premier ministre canadien Brian Mulroney signent le North American Free Trade Agreement (Accord de libre-échange nord-américain ou Alena). Le Parlement mexicain ratifie l’accord en 1993 et le traité prend effet le 1er janvier 1994, créant ainsi la plus grande zone de libre-échange du monde.

En 1993, le gouvernement mexicain a vendu 80 p. 100 de ses industries à des investisseurs privés et a fait baisser l’inflation de 150 p. 100 à 10 p. 100. Néanmoins, aucune mesure efficace ne peut réduire l’importante dette extérieure du pays.

Le 1er janvier 1994, un groupe d’Indiens, appelé l’Armée de libération nationale zapatiste, s’empare de quatre villes dans l’État du sud Chiapas et exige des réformes. Bien que les troupes gouvernementales aient rapidement repris une grande partie du territoire occupé par les rebelles et qu’un appel au cessez-le-feu ait été lancé peu de temps après, le groupe rebelle donne naissance à un mouvement pour la réforme politique au Mexique.

Le président E. Zedillo (PRI), élu en août 1994, doit presque immédiatement faire face à la plus grave crise financière et monétaire qu’ait connu le Mexique, engendrée par un déficit d’environ 30 milliards de dollars. Un programme d’aide internationale est conçu sous la direction du président américain B. Clinton, et E. Zedillo annonce la mise en place de mesures d’austérité et la privatisation des biens de l’État. Dans le même temps, la révolte du Chiapas se poursuit sous la direction du charismatique « Subcomandante Marcos », nom de guerre de Rafael Sebástian Guillén Vicente. Le conflit s’intensifie entre les zapatistes et le gouvernement au début de 1995. Le gouvernement, ayant perdu la confiance de la communauté économique mondiale, ressent la nécessité d’établir à nouveau son autorité en lançant une opération militaire qui permet de reprendre le contrôle de plusieurs municipalités occupées et repousse les guérilleros. Néanmoins, l’armée ne parvient pas à s’emparer des dirigeants du mouvement. L’échec de cette offensive entraîne une reprise des négociations qui aboutissent à la signature d’un accord, le 16 février 1996, à San Andrés Larrainzer (Chiapas). Cet accord prévoit l’inclusion dans la Constitution de 1917 d’une série de droits pour les Indiens, notamment une forme d’autonomie permettant « l’exploitation collective des ressources naturelles dans les communautés indigènes ». Cependant la situation demeure tendue. Les pourparlers sur l’application de l’accord de San Andrés sont rompus en 1996, le gouvernement refusant que la notion de propriété collective soit reconnue constitutionnellement. En 1997, le président E. Zedillo tente de relancer les pourparlers en proposant l’adoption d’une loi permettant la mise en place d’un « pacte social » en faveur des cinquante-six ethnies du pays (10 p. 100 de la population, soit deux millions de personnes). Parallèlement, les zapatistes fondent un parti politique indépendant, le Front de libération nationale. Cependant, le massacre de 45 sympathisants zapatistes dans le village d’Acteal, le 22 décembre 1997, perpétré par des indigènes de la région avec la complicité de paramilitaires proches de PRI, provoque un fort regain de tension au Chiapas et quelques démissions au sein du gouvernement. En juin 1998, le démantèlement par l’armée de la quatrième « municipalité autonome » (38 villages zapatistes ont été fondés depuis le début du conflit) donne lieu à de violents affrontements entre l’armée et le EZLN (armée zapatiste de libération nationale) et provoque la mort de neuf personnes. Tout dialogue entre les zapatistes et le gouvernement semble rompu jusqu’en septembre de la même année, lors de la reprise des négociations de paix.

Déclenché par le mouvement zapatiste, la réforme de la vie politique se poursuit. Pour la première fois depuis 1929, le PRI, qui a jusqu’alors exercé un pouvoir sans partage, perd la majorité absolue à la Chambre des députés, aux élections législatives du 6 juillet 1997. Dans le même temps, Cuauhtémoc Cardenas, l’un des leaders du parti de la Révolution démocratique (PRD), formation de gauche, est élu maire de Mexico au suffrage universel.

Malgré leurs divergences, les partis d’opposition, regroupés en un « Groupe des quatre », qui comprend également le parti d’Action nationale (PAN) de droite, élaborent un programme commun prévoyant la réforme du système judiciaire et la décentralisation, et, grâce à leurs succès électoraux, accentuent leur pression sur le président Zedillo afin qu’il accélère le processus de transition vers la démocratie.

Le gouvernement doit, par ailleurs, faire face à d’importants problèmes de corruption liés en particulier au trafic de drogue, ainsi qu’à une chute des cours du pétrole en 1997. Cependant, la reprise économique est plus rapide que prévue, en raison d’un plan d’austérité et de l’accélération des réformes, en particulier dans le domaine des privatisations : l’inflation est fortement réduite et l’investissement privé augmente. Cependant, alors que les échanges commerciaux avec les États-Unis croissent depuis la mise en place de l’Alena, atteignant 80 p. 100 du commerce extérieur mexicain, la situation sociale se dégrade. En 1998, la situation économique se dégrade à la suite des crises russe et brésilienne
.

5.13  La fin de 71 ans de pouvoir du PRI

Vicente Fox Lors des élections présidentielles mexicaines du 2  juillet 2000, Vicente Fox Quesada, candidat de l’Alianza por el Cambio (Alliance pour le changement) regroupant sa propre formation (le Partido de Acción Nacional - Parti de l’action nationale ou PAN) et le Partido Verde Ecologista de México (Parti écologiste vert du Mexique ou PVEM), l’emporte sur le candidat du PRI, Francisco Labastida. Le 2 août, il est officiellement déclaré président par le Tribunal Electoral Federal (voir photographie) et le 1er décembre de la même année se tient la cérémonie de passation de pouvoirs. Il succède alors à Ernesto Zedillo. 
 
Le 2 juillet 2000, le parti au pouvoir depuis 1929 perd l'élection présidentielle au profit du candidat de droite et chef du Parti d'action nationale (PAN), Vicente Fox. Cette victoire qui met fin à 71 années de pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) marque la victoire de la démocratie. Avec 42,5 p. 100 des suffrages, Vicente Fox devance Francisco Labastida, ancien ministre de l'Intérieur. Cette défaite entraîne la démission de la présidente du PRI, Dulce Maria Sauri. Cependant, le même jour, les élections législatives donnent au PRI une majorité relative à la Chambre des députés, avec 209 députés (sur 500) contre 208 au PAN.

Vicente Fox s’engage à privilégier la croissance afin de réduire le chômage et améliorer les revenus de la population. L’une de ses principales ambitions est le développement du commerce. Il mise sur un renforcement des échanges au sein de l'Alena, l'Accord de libre-échange de l'Amérique du Nord,et espère beaucoup de la future Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Il se lance également à la conquête de nouveaux marchés (Union Européenne et Israël en 2000, Guatemala, Honduras et Nicaragua en 2001).

Le président reprend les négociations de paix avec l'Armée zapatiste de libération nationale au Chiapas. Le retrait des troupes fédérales de sept bases du Chiapas, l'une des trois conditions de base fixées par les rebelles pour reprendre les discussions de paix, intervient en mars 2001. Plusieurs dirigeants zapatistes se rendent à Mexico au terme d’un voyage à travers plusieurs États du Sud et du centre du pays qui met en évidence le soutien de nombreuses couches de la population, pour exposer les revendications des indigènes devant le Congrès.

Photos

Description sur le pays   1 2 3 4

[index] [Vacances] [Vente] [Films] [Mon service militaire] [Contact]