4  ÉCONOMIE

Fabrication de masques balinais (Indonésie) Le tourisme est l'une des principales ressources économiques de l'île de Bali, réputée pour son artisanat (sculpture du bois, objets en écaille de tortue, masques, broderies sur soie et sur coton, batik, etc.), son folklore haut en couleur, sa musique (gamelan) et ses danses traditionnelles.Sergio Dorantes 
 
Malgré des exportations massives de pétrole, de gaz naturel, d’étain et de caoutchouc, l’économie indonésienne demeure agricole. La production industrielle, quant à elle, se spécialise dans les marchandises destinées à l’exportation.
 

Pour rectifier le déséquilibre lié à une économie héritée du colonialisme, le gouvernement a nationalisé les entreprises sous contrôle étranger au début des années soixante. Grâce à ses ressources naturelles, à la stabilité de son gouvernement et à l’apport d’une aide internationale importante, l’Indonésie, au bord de la banqueroute en 1965, a effectué un rétablissement économique remarquable. Une série de plans quinquennaux a eu pour effet d’augmenter la production et de maintenir un taux de croissance annuel de plus de 6 p. 100 pendant plus de vingt ans.

La croissance a pourtant été sérieusement ralentie à partir des années quatre-vingt par la chute du prix du pétrole. Par ailleurs, la grave crise financière qu’ont traversée plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est a provoqué l’effondrement du cours de la roupie, installant le pays dans une position très inconfortable, tant sur le plan économique que politique. Au début de l’année 1998, le Fonds monétaire international (FMI) a décidé d’accorder une aide importante au pays, sous réserve de la mise en œuvre d’une réforme économique.

4.1  Agriculture, forêts, pêche

Récolte de riz à Bali (Indonésie) L'Indonésie est le troisième producteur mondial de riz. Un tiers des terres cultivées est consacré à la riziculture. Sur l'île de Bali, les pentes des collines sont aménagées en terrasses, occupées par des rizières inondées.
 
L’agriculture (industrielle ou de subsistance) fournit, en 1995, 17,4 p. 100 du PIB et emploie toujours 45 p. 100 de la population active. Dans les régions montagneuses ou reculées, les Indonésiens pratiquent l’agriculture sur brûlis, ou ladang. L’Indonésie possède peu de terres arables : seuls 17,1 p. 100 de son territoire sont à ce jour cultivés, pour l’essentiel situés à Java. La structure foncière est partagée entre des micro-exploitations et de grands domaines hérités de la période coloniale, les estates.

La majeure partie des terres sont consacrées à la riziculture (34 p. 100). En 1995, l’Indonésie a produit 47,7 millions de tonnes de riz (3e rang mondial). Malgré l’introduction des souches de riz « miracle » R 5 et R 8 dans les années soixante-dix, ce qui a permis de décupler la production, l’Indonésie, qui a atteint l’autosuffisance alimentaire en 1984, importe toujours du riz. Les céréales viennent en seconde position avec une production de 54,9 millions de tonnes en 1995 (6e rang mondial).

Les petites fermes, qui produisent la plus grande partie des produits de subsistance, contribuent aussi pour une large part aux récoltes de tabac et d’hévéa, dont on tire le caoutchouc (1 312 000 t en 1994), l’Indonésie étant le second producteur mondial après la Thaïlande. Les grandes plantations travaillent surtout pour l’exportation et produisent de l’huile de coprah (1 365 000 t, 2e rang mondial), du café vert (400 000 t, 3e rang mondial), du thé, essentiellement la variété dite Assam (169 000 t, 5e rang mondial) et du cacao (260 000 t, 3e rang mondial). Les autres productions sont le manioc (5e rang mondial), le maïs, la patate douce, la canne à sucre et le soja (6e rang mondial).

L’exploitation forestière est très active. La quasi-totalité des forêts appartient à l’État. La production de grumes a atteint 191 millions de m³ en 2000. Presque toute la production est constituée de bois dur, dont 80 p. 100 sont utilisés comme combustible. Des bois précieux, dont le teck, l’ébène, le bambou et le rotin, sont également coupés en quantité importante et destinés à l’exportation. L’Indonésie est le plus gros exportateur mondial de contreplaqué.

Le secteur de la pêche est en expansion. En 1994, le total des prises s’élevait à 3,59 millions de t, dont 2 millions de t pour la pêche industrielle et 638 000 t pour la pêche côtière. Comme dans beaucoup de pays d’Asie, la pisciculture en eau douce est très développée.

4.2  Mines et industries

Mine de diamants (Kalimantan, Indonésie) Kalimantan, partie indonésienne de l'île de Bornéo, est surtout riche en hydrocarbures et en étain, mais possède également des gisements de diamants, de charbon, d'or, de cuivre, de manganèse, de bauxite, de mercure et de soufre.
 
L’industrie et les mines fournissent 40,7 p. 100 du PIB en 1995 et emploient 16,5 p. 100 de la population active. Les principales ressources minérales sont le pétrole, le gaz naturel et l’étain.

L’Indonésie est un important producteur d’hydrocarbures, avec une production de pétrole de 73,8 millions de t en 1995 et une production de gaz naturel de 63,4 milliards de m3 (6e rang mondial). Les réserves pétrolières, essentiellement localisées à Sumatra, Java et Bornéo, sont estimées à 705 millions de t et celles de gaz naturel, à 1 950 milliards de m3. L’Indonésie reste le deuxième producteur mondial d’étain, après la Chine, bien que la production annuelle ait baissé (31 000 t en 1995). Les autres minerais importants sur le plan économique sont la bauxite, le charbon, le nickel, avec environ 86 600 t (4e rang mondial) provenant des gisements des monts Ersberg en Irian Jaya, le cuivre, le manganèse et le minerai de fer.

Raffinerie de pétrole et sa mosquée (Indonésie) Pratiqué par 85 p. 100 des Indonésiens, l'islam est partout présent, comme en témoigne cette raffinerie de pétrole sur l'île de Java, dont les bâtiments incluent une mosquée.National Dev. Information Office of Indonesia 
 
En 1999, la production d’électricité a atteint 78,7 milliards de kilowattheures. 14,63 p. 100 sont d’origine hydraulique, presque tout le reste provenant d’installations thermiques.

L’expansion de l’industrie reste l’un des objectifs majeurs des programmes de développement du gouvernement. Les principaux secteurs industriels sont les industries dérivées du pétrole et du bois, le textile, l’agroalimentaire, la cimenterie, la chimie, la construction mécanique, la construction électrique et électronique (postes de radio, téléviseurs) et l’industrie automobile (assemblage). Les industries de fabrication sont majoritairement concentrées à Java.

4.3  Secteur tertiaire et commerce extérieur

En 1995, les services fournissent 41,9 p. 100 du PIB et emploient 38,5 p. 100 de la population active. La rupiah indonésienne divisible en 100 sen, est l’unité monétaire officielle du pays. La Banque d’Indonésie est la banque centrale émettrice.

L’Indonésie possède un réseau routier de 342 700 km, dont environ 46 p. 100 asphaltés. Le pays est desservi par 5 324 km de voies ferrées, la plupart se trouvant à Java, Sumatra et Madura. Les voies navigables et le transport maritime entre les îles ont une importance considérable pour le pays. La compagnie aérienne principale est la Garuda, gérée par l’État. Les principaux aéroports sont ceux de Jakarta, Medan et Denpasar.

La balance commerciale est régulièrement excédentaire, grâce aux exportations de minerais et de produits agricoles. En 2000, le montant des importations s’élève à 33,5 milliards de dollars et celui des exportations à 62,1 milliards de dollars. Les principaux produits d’exportation sont le pétrole et ses produits dérivés, le gaz naturel, le contreplaqué, les textiles, les produits agricoles (café, caoutchouc, bois, coprah, tabac, thé, poivre) et certains minerais (étain, nickel). Les importations concernent principalement les biens d’équipement, les produits chimiques et pharmaceutiques, le riz, ou encore les métaux (fer, acier). Les principaux partenaires commerciaux de l’Indonésie sont, dans l’ordre, le Japon, les États-Unis, Singapour, l’Allemagne, Taïwan et la Corée du Sud.