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4  ÉCONOMIE

4.1  Généralités

4.1.1  Tradition et changement

Antenne de télécommunications (Pékin, Chine) Symbole des contrastes de la Chine moderne, une pagode et une antenne de télécommunications se partagent la ligne de toits à Pékin. Depuis le début des années 90, le gouvernement chinois a pris de nombreuses mesures visant à réduire la libre circulation de l'information dans le pays. Mais ces restrictions vont à l'encontre des efforts mis en œuvre pour moderniser l'économie.
 
Depuis 1992 et le XIVe Congrès du Parti, la Chine obéit aux lois d’une « économie socialiste de marché ». D’origine socialiste, c’est-à-dire reposant sur un partage équitable des richesses et la propriété collective sous l’égide de l’État, cette économie est aujourd’hui bousculée par les lois de la compétition internationale et de la mondialisation. Pékin se doit, d’un côté, de préserver ses préceptes communistes et, de l’autre, de mener le pays dans la voie du développement en attirant les capitaux étrangers et en appliquant des méthodes qu’elle qualifiait autrefois de capitalistes.

L’économie socialiste de marché vise à privilégier le secteur public tout en veillant à développer les autres domaines de l’économie. Pour cela, elle s’appuie sur une modernisation et une gestion nouvelle des entreprises d’État. Le but recherché est de créer un marché intérieur équilibré entre villes et campagnes et un vaste marché international. L’État n’a plus qu’un regard macroéconomique et se charge de contrôler le bon fonctionnement de l’économie nationale (protection sociale, distribution des revenus, encouragement et équilibre des richesses).

Cette politique d’ouverture et de libéralisation de l’économie eut un résultat très positif. Le PIB chinois a connu en dix ans une forte croissance. Il est ainsi passé de 367,9 milliards de dollars en 1985 à 581,1 milliards en 1993 et à 1 080 milliards de dollars en 2000. Malgré cette croissance vertigineuse, la Chine demeure un pays essentiellement rural et pauvre, comme l’atteste le PIB par habitant (91e rang mondial en 1996), accusant un important retard économique. La population active comprenait 757 millions de personnes en 2000, dont 45,2 p. 100 de femmes. Près de 110 millions travaillent pour le secteur public.

4.1.2  Révélation de la puissance chinoise

Dès 1949, et jusqu’en 1961, date de la rupture avec l’URSS, la Chine calqua son développement sur le modèle soviétique. Elle connut trois périodes de croissance : 1949-1952 et la reconstruction du pays suivie par le premier plan quinquennal (1953-1957) ; 1963-1965 et la correction des erreurs du Grand Bond en avant ; 1977-1982 avec les Quatre Modernisations. Mais le pays a également traversé deux grandes crises : 1958-1962 et le désastreux Grand Bond en avant de Mao Zedong ; 1966-1976 et la Révolution culturelle.

Jusqu’à la fin des années soixante-dix, les matières premières et les équipements destinés aux entreprises d’État étaient fournis par le gouvernement. La production était ensuite gérée et redistribuée par l’État. Ainsi, les biens de consommation nécessaires à la population rurale étaient distribués par un organisme d’État, la Coopérative de fourniture et de distribution. Les biens essentiels (céréales, huile, viande, sucre, tissus de coton) étaient rationnés en raison de leur relative rareté et leurs prix fixés très bas pour les rendre accessibles à tous. Une grande partie de la rémunération versée aux familles rurales était constituée de céréales.

Les années des Quatre Modernisations virent la libéralisation des prix et l’apparition des premières sociétés privées (100 000 en 1978, 17 millions en 1985). En 1980 furent créées les premières ZES (zones économiques spéciales), de type capitaliste et destinées, grâce à l’apport des capitaux étrangers, à produire pour l’exportation. Ce sont Xiamen (Fujian), Zhutai, Shantou et, surtout, Shenzhen (Guangdong). De ce fait, les investissements extérieurs affluèrent (34 milliards de dollars entre 1979 et 1992), notamment en provenance de Hong Kong, encourageant ces régions à gagner en autonomie. En 1984, 14 ports (dont l’île de Hainan) furent ouverts aux capitaux étrangers, ce qui eut pour effet de stimuler encore davantage le secteur privé et la libéralisation des prix.

La Chine semblait alors sur la bonne voie. Mais ce processus allait être fortement entravé par les répercussions du massacre de la place Tian'anmen en 1989. Les nations occidentales protestèrent, en effet, par des sanctions économiques à l’égard de la Chine. Le pays était alors sur le point d’être repris en main par les partisans de la ligne dure du régime. Cependant, Deng Xiaoping parvint à maintenir le cap de la croissance tout en ménageant ces derniers. En 1992, il lança le concept d’une « économie socialiste de marché pour les cent prochaines années », suivi en juillet 1993 d’un plan d’austérité en « 16 points ».

4.1.3  Croissance et inégalités

Autrefois déterminée par une planification centralisée, la circulation des marchandises obéit aujourd’hui, du moins en grande partie, aux lois du marché. Entre 1978 et 1984, la part du commerce de détail contrôlée par l’État est passée de 90,5 p. 100 à 45,8 p. 100. Pour la même période, la part des entreprises collectives est passée de 7,4 p. 100 à 39,6 p. 100 et celle des entreprises privées de 2,1 p. 100 à 14,6 p. 100.

Mais Pékin s’est fixé des objectifs à long terme (doublement du PIB entre 2000 et 2010) sans véritable stratégie économique. L’inflation s’est rapidement développée (21,7 p. 100 en 1994) avant de connaître une forte diminution puis s’établir à un niveau quasi nul (1 p. 100 en 1999). En 1996, une grande partie des richesses se concentrent entre les mains de réseaux familiaux proches du pouvoir et qui appliquent des méthodes capitalistes. Elles sont également sous la coupe des entreprises collectives et locales sur lesquelles l’État n’exerce plus de contrôle. Car le succès de l’économie chinoise va aujourd’hui de pair avec une absence inquiétante de réformes des structures, notamment en ce qui concerne la modernisation de l’agriculture et de l’industrie.

La croissance de l’économie chinoise, l’une des plus fortes du monde, a enregistré un léger tassement en 1995 (10,2 p. 100 contre 12,8 p. 100 en 1992).Toutefois, le passage progressif du pays à l’économie capitaliste a favorisé l’expansion du secteur privé. En 1994, on dénombrait 260 000 entreprises à capitaux mixtes ou entièrement étrangers. En 1996, le nombre des structures de plus de sept employés, appelées siying qiye, étaient estimées à 500 000. Sans oublier les petites sociétés familiales, les getihu, au nombre de 20 millions, et qui augmentent de 20 p. 100 par an.

En 1995, les capitaux étrangers s’élevaient à 37 milliards de dollars dont 75 p. 100 proviennent des huaqiaos, les Chinois émigrés ou Chinois d’outre-mer, dont la production de richesse est égale au PIB chinois.

Cette évolution sans précédent a bouleversé la structure socio-économique du pays. Le revenu moyen des citadins a triplé, tandis que celui des agriculteurs doublait en moyenne. Mais le progrès ne profite pas à tout le monde. En 1992, des révoltes ouvrières dues au chômage (2,9 p. 100 de la population active en 1995, d’après les chiffres officiels) ont ébranlé les beaux discours. Car il existe trois Chine. La Chine maritime, avec ses dix provinces et ses trois grandes municipalités autonomes (Shanghai, Pékin, Tianjin), assure 53 p. 100 de la production industrielle et agricole du pays alors qu’elle n’abrite qu’un tiers de la population. La Chine du Sud connaît aujourd’hui un développement rapide avec les zones économiques spéciales du Guangdong et du Fujian, des ports très actifs comme Shantou ou Canton et, bien sûr, Hong Kong. La Chine de l’Ouest et de l’intérieur, qui représente 70 p. 100 du territoire pour seulement 28 p. 100 de la population, ne fournit que 17 p. 100 de la production économique. Un habitant du Guizhou gagne aujourd’hui dix fois moins qu’un résident de Shanghai.

4.2  Agriculture, forêts, pêche

Vers à soie La chenille du bombyx du mûrier (Bombix mori), appelée ver à soie, se nourrit de feuilles de mûrier avant de s'enfermer dans un cocon de soie pour s'y métamorphoser en papillon. La sériciculture (élevage du ver à soie) est pratiquée dans les régions centrales et méridionales de la Chine, notamment dans le delta du Yang-tseu-kiang. La soie naturelle de Chine, très réputée, est une production traditionnelle millénaire.
 
Le secteur primaire, base traditionnelle de l’économie chinoise, fournissait 18,8 p. 100 du PIB national en 1994, contre 32 p. 100 en 1975, et utilisait encore 47,7 p. 100 de la population active en 1996 (contre 76,3 p. 100 en 1975). Seuls 10,5 p. 100 du territoire chinois sont cultivables, dont environ la moitié sont irrigués. La Chine est le pays qui comporte le plus de terres irriguées au monde. Jusque-là faiblement excédentaire, la balance agricole était déficitaire en 1996. La Chine a exporté pour 10,2 milliards de dollars de produits agricoles et en a importé pour 11,8 milliards. La production agricole a augmenté de 4,5 p. 100 en 1995. L’agriculture chinoise est cependant régulièrement soumise aux aléas climatiques (inondations, sécheresse, variabilité annuelle des précipitations, tempêtes de poussière et de grêle, etc.). Les récoltes de céréales ont ainsi connu un net recul en 1994, année marquée par d’importantes inondations.

4.2.1  Cultures

Séchage du blé (Sichuan, Chine) Le blé est la seconde culture vivrière de la Chine, après le riz. Après récolte, le blé doit être séché : le ratissage permet un séchage plus rapide. 
 
La Chine demeure le premier producteur mondial de céréales (440,9 millions de t en 1997). Environ 85 p. 100 des terres labourées sont consacrées à la culture de trois céréales (riz, blé, maïs).

La plus abondante est le riz, avec 32 p. 100 des terres cultivées, une production de 197 millions de t en 1997 (1er rang mondial) et d’excellents rendements (5 738 kg/ha). Le bassin du bas et moyen Yang-tseu-kiang fournit, à lui seul, 70 p. 100 de la production nationale de riz. Vient ensuite le blé, avec 32 p. 100 des terres cultivées, une production de 120 millions de t (1er rang mondial) et de bons rendements (3 318 kg/ha). Enfin, le maïs occupe 21 p. 100 des terres mises en culture, avec une production de 105,4 millions de t (2e rang mondial en 1997).

Parmi les céréales cultivées dans le nord et la Mandchourie figurent également le millet (3,5 millions de t, 3e rang mondial) et une variété de sorgho, le gaoliang (6,1 millions de t en 1991). Ce dernier est aussi utilisé comme fourrage et pour la distillation d’une boisson alcoolisée, tandis que ses tiges sont destinées à la fabrication de papier et utilisées comme matériau de toiture.

Parmi les autres cultures figurent l’orge (3,2 millions de t en 1995) ; la patate douce ; des légumes, dont la pomme de terre (43,3 millions de t en 1995, 1er rang mondial) ; le tabac (2,2 millions de t, 1er rang mondial) ; les fruits, dont la banane (3,1 millions de t en 1995, 5e rang mondial) ou l’ananas ; les agrumes, notamment des oranges (7 millions de t en 1995, 3e rang mondial) et des mandarines.

Les oléagineux constituent une part notable de la production et des exportations. Le plus important est le soja, sur environ 8 p. 100 de la surface cultivée, avec une production de 12,8 millions de t (4e rang mondial). Viennent ensuite l’arachide (9,7 millions de t en 1994, 1er rang mondial), le sésame, le tournesol et l’abrasin (qui fournit une huile recherchée).

La Chine exporte traditionnellement du thé. En 1994, elle en a produit 637 000 t (2e rang mondial), soit 22,6 p. 100 de la production mondiale.

La production de sucre (6,79 millions de t, 4e rang mondial) est issue pour l’essentiel de la canne à sucre (65,7 millions de t en 1995, 3e rang mondial), mais aussi de la betterave sucrière introduite relativement récemment.

En ce qui concerne les fibres textiles naturelles, la Chine est devenue, en 1995, le premier producteur mondial de coton (4,25 millions de t). La ramie, une plante indigène similaire au chanvre, et le lin sont utilisés pour la fabrication de vêtements délicats, le jute et le chanvre pour la fabrication de sacs et de cordes. La soie naturelle (81 000 t en 1994, 1er rang mondial), dont la production repose sur la sériciculture (élevage des vers à soie), est également un produit chinois traditionnel.

4.2.2  Élevage

La Chine possède un cheptel important et diversifié (plus de 400 espèces animales). En raison des habitudes alimentaires, les porcins abondent (424,7 millions de têtes en 1995, 1er rang mondial). Le pays est d’ailleurs le plus gros exportateur de soies de porc. Viennent ensuite les ovins (122,7 millions de têtes, 2e rang mondial), les bovins (100,9 millions de têtes, 4e rang mondial), les caprins (91 millions), le buffle d’eau (21 millions), le cheval (11 millions), les volailles (dont 430 millions de canards, soit les deux tiers de la production mondiale), qui produisent 14,8 millions de tonnes d’œufs. Le chameau est élevé dans l’ouest et le nord désertique. Enfin, au Tibet, le yack est une source de nourriture et de combustible (bouse séchée) tandis que son poil et sa peau servent à fabriquer des vêtements
.

4.2.3  Organisation de l’activité agricole

L’agriculture chinoise reste encore très traditionnelle et emploie une main-d’œuvre surabondante. On estime le trop-plein de main-d’œuvre agricole à 250 000 millions de personnes. La croissance continue de la production et des rendements agricoles peut être attribuée, en partie, à une productivité accrue. En 1994, le pays comptait 8 934 000 tracteurs et motoculteurs et utilisait 33,1 millions de t d’engrais.

L’activité agricole repose, pour l’essentiel, sur des millions de petites exploitations familiales et sur environ 2 000 fermes d’État. Ce type de structure fut créé à l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong, en 1949, alors que 80 p. 100 des champs (1,08 million de km2) appartenaient à de grands propriétaires terriens qui en furent dépossédés au profit de 300 millions de paysans.

La collectivisation de l’agriculture débuta en 1953 avec la création de coopératives afin de partager la terre, devenue propriété collective, et les moyens de production. La Chine agricole se retrouva ainsi exploitée par 800 000 coopératives de 600 à 700 personnes. Puis, en août 1958, dans le cadre du Grand Bond en avant, 26 000 Communes populaires (CP ; renmin gongshe) furent créées. Chacune de ces CP regroupait 30 coopératives de 25 000 personnes et était divisée en plusieurs brigades de production, subdivisées en équipes. Mais ces structures, bien que très productives dans les premiers temps, allaient se montrer inefficaces, forçant même Pékin à importer des céréales. Les famines de 1959 et 1961 furent particulièrement désastreuses. Pourtant, cette politique fut poursuivie jusqu’à la mort de Mao, son initiateur, qui refusait de la mettre en doute.

En 1979, la quasi-totalité de la population rurale (environ 838 millions de Chinois) se répartissait dans environ 52 000 CP. Le gouvernement décida alors de restructurer le secteur agricole afin de supprimer le déficit alimentaire chronique de la Chine et d’augmenter la consommation alimentaire par habitant. Le principe des CP fut largement démantelé (il en reste encore quelques exemples), et le cercle familial devint la principale unité de production. Dans ce « système de responsabilité », complété en 1984 et toujours en vigueur, la terre est entièrement exploitée par un foyer et fait l’objet d’un contrat héréditaire. Cet accord passé avec les autorités locales fixe un quota de production. Si le paysan le dépasse, il peut vendre l’excédent sur le marché libre. Aujourd’hui, ces ventes représenteraient environ 60 p. 100 de la production. La famine a, quant à elle, disparu.

Toutefois, la forte croissance de la production annuelle depuis 1949 a été en partie annulée par la rapide expansion démographique, qui a pour corollaire la diminution des terres agricoles. Par exemple, entre 1952 et 1979, le secteur céréalier s’est accru de 103 p. 100, alors que cette production, rapportée au nombre d’habitants, n’a augmenté que de 20 p. 100. Puis, entre 1979 et 1987, la productivité a doublé, les paysans ont commencé à mieux vivre et le pays a pu exporter certains produits (riz, soja, coton, notamment).

Cependant, la croissance démographique s’est poursuivie, parallèlement, à un rythme certes moins rapide mais encore soutenu. Pour pallier ce problème, il faudrait financer des infrastructures visant à améliorer le transport des marchandises, moderniser les moyens de productions (matériel, engrais, etc.) et, plus largement, l’ensemble de l’agriculture chinoise. Cet objectif paraît difficile à atteindre, en raison de l’absence de réformes et des réductions budgétaires.

De même, une réorganisation administrative massive permettrait de mieux réguler le marché et de contrecarrer l’exode rural dû, en grande partie, à la main-d’œuvre pléthorique des 18,67 millions d’entreprises rurales.

En 1995, des révoltes paysannes ont éclaté afin de réagir contre une fiscalité trop lourde et souvent illégale, imposée par des potentats locaux.

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